vendredi 25 juin 2010

Manche 3 "cheminator" : manque un chouïa de réussite

A quelques minutes de monter au déco pour une nouvelle manche, cette fois dans des conditions supposées bonnes, quelques mots sur la manche d'hier.

Dès le start, nous comprenons qu'il s'agira encore d'une manche de survie, étant données l'ombre et la faiblesse des thermiques. Après une bonne demi-heure de travail, je fais tout de même partie des mieux placés au moment du start, un modèle du genre avec 1/2 tour de thermique dans le cylindre et l'autre 1/2 tour à l'extérieur.

Le rythme est faible, tout le monde ayant tiré les leçons de la manche de la veille. Le nouveau règlement qui supprime les manches jockers dites "discards" pousse aussi les pilotes à plus de conservatisme : comme toutes les manches comptent pour le classement général, il ne faut pas se rater...

Après une première balise à l'est et en plaine, deux options se dessinent, le retour plus sûr par la montagne ou le chemin plus direct par la plaine. J'hésite un instant, mais la meute préfère le relief et je me ralie sans trop de regrêt à ce choix raisonable.

Ensuite, raccrochage des thermiques anémiques des pentes sud, qui finissent pour certains en vraies colonnes à +1m/s. Un petit groupe de pilotes se détache incluant JeanJean, Steph Drouin et quelques autres. Je suis avec Luc 50m plus bas. A notre niveau, la force de l'ascendance est un peu plus faible, mais nous permet tout de même de faire quasi le même plaf.

Un coup d'oeil aux attaquants de la plaine nous rassure, car le reste du parcours nous semble plus favorable avec de meilleurs appuis dynamiques et de plus beaux nuages. En revanche, la luminosité est meilleure en plaine et la veille, nous avons pu survivre loin du relief dans une instabilité résiduelle qui semble persister malgré de longues périodes d'ombre. Difficile d'évaluer l'inertie thermique...
Cette capacité d'analyse météo est sans aucun doute un point à travailler pour moi, à mettre sur le compte de mon manque d'expérience du vol solitaire et de ma relativement faible expérience du vol (j'ai passé la veille ma 750ème heure de vol depuis mes débuts en parapente, à comparer avec les 2000 voire 3000h de la plupart des prétendants aux première places...)

A ce point de la course, je commets la première véritable erreur de ma course, qui s'avèrera fatale : je cherche à rejoindre le groupe de JeanJean en n'optimisant pas tout à fait les petites zones ascendantes croisées sur ma route. Je suis sans doute 5km/h trop rapide pour arriver à la bonne altitude au raccrochage du décollage.
En effet, en même temps que je tente ce recollage, un nuage se forme juste sous le décollage (sans doute une entrée maritime). Les premiers arrivent juste au dessus de ce nuage et semblent surfer le nuage. Moi, 50m plus bas, je me retrouve sous le vent de ce nuage, incapable de "mettre le pied dessus".

C'est fini, il ne reste plus qu'une solution, passer sous ce nuage en poussant le plus possible sur l'accélérateur. Ensuite avancer en soaring sous le déco pour tenter d'avance vers la dernière balise. Luc me rejoint après un scénario similaire qui le force à contourner le nuage d'entrée maritime. Nous nous retrouvons dans une masse d'air humide, contrés par 15km/h de brise marine... finesse pour Luc qui sent l'annulation, petite temporisation inutile pour moi dans un "zéro" qui me décale à l'opposé de la balise, en compagnie de Max JeanPierre et Charles. Manche Stoppée pour cause de pluie.

Pour l'épilogue, le groupe qui raccroche au dessus du nuage maritime grâce à 50m de mieux en altitude, finira avec 10km de mieux au moment de l'annulation :-(

Aujourd'hui, je suspecte une course plus classique, thermique-transition, cheminements, McCready... çà devrait limiter les mauvais plans, mais resserer les écarts... Promis je ferai de mon mieux, avec toujours les mêmes objectifs : rester en contrôle^(çà c'est bon), mais avec un accent sur l'analyse aéro et les petits détails de placement qui m'ont coûtés ces deux première manches.

MIEUX OBSERVER POUR MIEUX DECIDER !