mardi 2 juin 2009

PWC Turquie, 3ème manche, ouf !!!

Hello !
J'ai frisé la correctionnelle aujourd'hui ! La manche annoncée est une course sur les reliefs de 111km dans le sens du vent.
On nous prédit une manche facile. En fait je décolle tôt et je comprends assez vite qu'il n'en sera rien... je n'arrive pas à passer l'inversion de 2000m !
Je bataille un moment, sans me rendre compte sur le coup que je commets l'erreur de papilloner d'un thermique à l'autre au lieu d'essayer de garder un +0,5 qui serait peut-être salvateur. L'heure entière dédiée au start passe ainsi et je me retrouve à l'heure du départ à 2km du cylindre et à 1500m, c'est à dire sous le déco !!!
Cà commence donc très mal et nous sommes une 20aine dans cette situation. Tout le monde décide quand même d'avancer vers le start. Certains s'écartent du relief et semblent s'enfoncer sur le plateau. J'enroule tout ce que je trouve car le sol n'est qu'à 100m... Le soleil, qui s'était caché derrière de vilains cirrus, revient. J'enroule enfin un +2. Une partie de la meute qui a fait le start repasse par ce thermique. Le groupe de tête n'a même pas besoin de s'y arrêter, 500m plus haut, on doit avoir un autre point de vue sur la situation ;-)
Je passe la satanée inversion des 2000, je me fixe alors un plancher pour mon vol, ce sera 1900 et je suis généreux !
La masse d'air s'améliore et je commence à choisir mes thermiques. Devant, 100 pilotes me balisent les thermiques, mais 70 d'entre eux sont à au moins 6km de moi, donc sans intérêt pour mon placement immédiat.
Je fais mon premier vrai plaf peu avant de revenir au décollage (B2), c'est un bon 2700.
Cà y est, je me sens en selle. Je jette un oeil à la distance au goal : 100km, j'ai le temps, pas besoin de s'affoler.
Jusqu'à B3, une balise en plaine un peu délicate, je tente d'utiliser au mieux mes régimes de vitesse et mon placement, çà marche, je recolle le 3ème groupe au nuage avant la transition vers la plaine.
Bonne ligne, je claque la balise entre le 3ème et le 2ème groupe. Je crois reconnaitre Nico à l'arrière de ce groupe. le raccrochage est un peu moins bon, j'enroule un +2/+3, mais le groupe m'échappe, ils semblent plus efficaces.
A nouveau au plaf en route vers B4, une ville à 20km au sud, je me mets à cheval sur une conflu géniale, un peu décalé à gauche de la ligne du 2ème groupe. Cette fois je les recolle un peu avant de partir en plaine vers B4.
J'ai en vue le groupe de tête qui a déjà claqué B4 et semble opter à nouveau pour le chemin le plus court vers le relief. Il y a un coup à jouer car les thermiques sont faibles mais nombreux. J'aime ce genre de situations de poursuite ou il faut rebondir de groupe en groupe. Cà marche encore. Urban, qui reviens de je ne sais où, semble lui aussi motivé par ce genre de saute mouton... mais par le bas ! Je le laisse jouer, mais garde un oeil sur lui au cas où il sorte un gros thermique.
Russel est à mes côtés avec un proto de R10. Le plané a l'air équivalent à la R09 entre 40 et 60km/h, mais il semble moins se faire chahuter dans les turbulences, à suivre...
Le groupe de tête semble accélérer d'un cran, il est vrai que les thermiques ne manquent pas et que les options de chemminements sont nombreuses : au large, plus près du relief, collé au relief, et puis différents choix d'altitude possibles.
Je tire mon épingle du jeu en rebondissant à distance intermédiaire du relief, dans de très bons varios, mais rendus violents par le vent qui est plus fort ici. L'axe du vent est à 45° par rapport au relief et nous pousse vers l'avant, ce qui rend la chose encore plus technique. Urban est toujours en vue devant et plus bas, ce gars-là a une sacré confiance, d'autant que je sens que l'étage bas est très risqué du fait des thermiques moins forts et lêchants.
J'ai bien fait de garder un oeil sur lui car un peu plus loin, il sort un bon thermique. Je fonce sur lui et j'arrive à sa hauteur pour faire avec lui les deux derniers tours. Devant, le groupe de tête semble irrattrapable. Tant pis, car il faut maintenant assurer ses plafs et en sortit un bon dernier sur l'un des derniers promontoirs, avant le glide sur la plaine.
Dernier passage à niveau au bout du relief. Avec Urban, nous rejoignons Jacques, Didier, Eric et quelques autres qui cherchent à prendre un peu de gain avant de se jeter.
L'ombre arrive et menace de couper la convection. Du coup le groupe fuit en direction du goal, départ finesse 11. Cà me semble presque suicidaire ! J'y vais quand même, car il je vois une Niviuk plus loin et plus bas en plaine qui semble flotter dans le lit du vent. Jacques n'y croit pas et ne nous suit pas.
Urban emmène le groupe sur le trait, négligeant la dégueulante qu'il prend dès le début... Il passera la ligne avec 20m mais derrière lui, Eric et Didier ne passeront pas.
Moi je sens le coup foireux et je décide d'obliquer à 60° à droite pour changer de ligne et me rapprocher du lit du vent en milieu de vallée. Cà dégueule aussi, mais le groupe d'Urban encore pîre !
Ma finesse requise augmente dangeureusement vers 12 ! Je m'entends parler à voix haute, comme celà m'arrive parfois quand tout va mal : "là les gars, on est dans la merde !"
Mais un peu plus loin, çà porte, je freine la voile, je zérote quelques instants en ligne droite, puis descends un tout petit peu (finesse >25).
Encore une minute et la finesse requise descend à 9, puis rapidement à 7 !
Yesss, je pousse le deuxième barreau. Je rentre avec 100m.

Temps total : 3h47. Le premier, Aljas, fait 3h35. Jean-Marc 3h40, Steph Loisy juste derrière et Nico et moi sommes à peu près ensemble.

Au final, content d'avoir bien remonté, mais évidement moins d'avoir à ce point manqué le start !
Demain, il semble que le vent nous oblige à rester sous la couette... c'est pas de refus.